[Exposition-Installation-Dessin] LE ROI DU SILENCE
Nous nous attachons à aborder l’enfance et les cruautés qui y gravitent dans le champ du simulacre et de la théâtralité. Nos mises en scène, dessinées ou installées, proposent des instants, des actes suspendus. Le cauchemar y est éveillé et le péril volontaire.
Le choix de l’enfance n’est pas anodin et ses
couleurs layettes ne sont que fausses naïvetés. L’espace de projection
s’avère âpre et foisonnant de sous-lectures concédant survivances et
décalages. Nous détournons des éléments symboliques de l’enfance et du
jeu pour venir leur apporter de nouvelles charges affectives.
Ces
décalages entraînent les figures enfantines vers de nouveaux registres
où animalité et corps-paysages sont teintés d’absurde et d’ironie.
Ces
corps tenus en inertie dans le temps et l’espace mouvant de l’enfance
s’organisent, dans notre démarche, comme des générateurs de désirs. Le
rapport au corps y est envisagé sous la forme du costume et du
faux-semblant. Les figures enfantines viennent mettre en jeu et se jouer
des apparences. Leurs différents états de corps tendent vers des jeux
de dominations et des préoccupations dites d’ « adultes » : corps sexués, corps sexuels, corps genrés. Ce
remaniement d’images mentales, pensées et réalisées à deux, revisite un
ensemble de thèmes renvoyant à l’acceptation d’une réalité flottante
construite sur le feint : l’en deçà des apparences.
