[Courts métrages] Soirée Court-Métrages de Luc Moullet
> L'EMPIRE DE MÉDOR (1986 - 13min) : Il existe une certaine catégorie de chiens victimes de l'anthropomorphisme malsain de leur maître, subissant, sans broncher, la bêtise de leur meilleur ami : l'Homme. >
> LA CABALE DES OURSINS (1991 - 17 min) : Les "oursins", ce sont des terrils, incongruités géographiques du Nord de la France dont Luc Moullet entreprend une visite guidée pataphysique et sportive.
> FOIX (1994 - 13 min) : Luc Moullet a découvert la ville la plus ringarde de France. Inspiré de Hôtel des Invalides de Georges Franju (1962). « Le scénario a eu le temps de mûrir : plus de vingt ans de travail pour un court métrage de treize minutes. » (Luc Moullet)
> IMPHY, CAPITALE DE LA FRANCE (1994 - 24 min) : Soucieux de remédier à la concentration administrative, économique et intellectuelle sur Paris, Luc Moullet et Antonietta Pizzorno se mettent en quête d’une nouvelle capitale pour la France.
> LE VENTRE DE L'AMERIQUE (1995 - 25 min) : Les États-Unis ce n'est pas seulement New-York, Frisco, Hollywood. Ce sont avant tout les deux cent millions d'habitants de l'Amérique profonde. Et cette Amérique, représentée ici par la ville emblématique de Des Moines (Iowa), qu'est-ce qu'elle a dans le ventre ?
« Moullet, c'est Courteline revu et corrigé par Brecht » - Jean Luc Godard Né en 1937, cinéphile dès l'âge de huit ans, critique aux Cahiers du cinéma à dix-huit ans aux côtés de Truffaut, Rivette, Godard, Rohmer..., auteur d'une Politique des acteurs, d'essais sur Buñuel, Lang et King Vidor, cinéaste dès 1960, acteur à partir de 1966 en même temps que producteur (de ses propres films mais aussi d'Eustache ou de Duras)... Luc Moullet, en 2009, déploie encore tous ces talents. À ce jour, il a signé trente-huit films de tous formats, du court au long métrage, et de tous genres : comédie (Brigitte et Brigitte), aventure (Les Contrebandières), western (Une aventure de Billy le Kid, avec Jean-Pierre Léaud), film érotique (Anatomie d'un rapport, coréalisé avec sa femme, avec lui dans le rôle principal), journal intime (Ma première brasse, Les Minutes d'un faiseur de films), road movie (Parpaillon), film criminel (...Au champ d'honneur), documentaire militant (Genèse d'un repas), géographique (Foix, La Cabale des oursins), pédagogique (Barres, Essai d'ouverture)... Tous sont reliés par un fil d'or et d'Ariane, tendu de bout en bout : le comique. Luc Moullet est le seul cinéaste burlesque de la Nouvelle Vague. Pince-sans-rire comme Keaton, fin observateur de la comédie sociale de son temps comme Tati et Buñuel, pataphysicien et logicien de l'absurde comme Jarry, il lui suffit de poser son regard sur l'humanité et la société qui l'entourent pour en révéler les travers. Sa démarche parascientifique et sa rationalité emballée tiennent le monde à bonne distance. Godard, qui disait vrai, n'a cependant pas tout dit... Le cinéma compte beaucoup d'historiens mais peu de géographes. Luc Moullet en est un. Originaire des Alpes du Sud, suivant sagement le conseil de Lubitsch (« pour savoir filmer des acteurs, il faut d'abord savoir filmer des montagnes »), il n'a cessé de filmer les reliefs. De là lui vient peut-être aussi son goût du dénuement. Entre littéralité et loufoquerie, son style simple et efficace, affûté à la pointe de son érudition cinéphile, est une ascèse pratiquée en pleine conscience. (Centre Pompidou)